“Avec toutes ces souffrances autour de soi, on en vient à avoir honte d’accorder tant d’importance à soi-même et à ses états d’âme.
Mais il faut continuer à s’accorder de l’importance, rester son propre centre d’intérêt, tirer au clair ses rapports avec tous les événements de ce monde, ne fermer les yeux devant rien, il faut “s’expliquer” avec cette époque terrible et tâcher de trouver une réponse à toutes les questions de vie ou de mort qu’elle vous pose.
Et peut-être trouvera-t-on une réponse à quelques-unes de ces questions, non seulement pour soi-même mais pour d’autres aussi. Je n’y puis rien, si je vis. J’ai le devoir d’ouvrir les yeux.”
Etty Hillesum, Une vie bouleversée, p.51