Marie-Louise von Franz : le feu des émotions et l’analyse des rêves

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Si quelqu'un au cours d'un processus analytique, se montre sans passion par rapport à ce travail et ne souffre pas, s'il n'y a en lui ni le feu du désespoir, ni haine, ni conflit ; s'il n'éprouve ni fureur ni ennui ni rien de cet ordre, on peut être à peu près sûr qu'il ne se constellera pas grand-chose en lui et que cela se réduira à une "analyse à bavardage".

Le feu donc, même s'il est destructeur comme le sont les conflits jalousie ou tout autre affect de ce genre, accélère le processus de maturation ; il est réellement un "juge" et clarifie une situation.

Les gens qui ont du feu se précipitent dans les difficultés et tombent dans des désespoirs, mais au moins, ils tentent quelque chose ! Plus il y a de feu, plus on peut craindre les effets destructeurs des tours et des diableries, mais en même temps c'est ce qui entretient le processus. Si le feu s'éteint, tout est perdu. L'ouvrier paresseux qui le laisse s'éteindre est perdu : c'est celui qui se contente de mordiller le traitement analytique, mais ne s'y engage jamais de tout son cœur. Il n'a pas de feu, aussi rien ne se produit.

— Marie-Louise von Franz, L'Interprétation des contes de fées


Le mot de l'éditeur

Les contes de fées, ces productions mystérieuses de l'âme populaire, ont suscité, au cours de ces dernières années, des études psychanalytiques dont l'écho considérable a attesté le vif intérêt du public.

La psychologie des profondeurs de C.G. Jung offre un instrument de choix pour l'éclaircissement de leur symbolisme. En effet, en reconnaissant l'existence d'un inconscient collectif dont les éléments dépassent l'individu, elle permet de déceler dans les contes des significations d'une valeur constante et des enseignements d'une large portée.

Elle fournit des éclaircissements bien plus satisfaisants que ceux qui se bornaient à l'analyse des complexes et des refoulements personnels, conduisant à ce que Freud lui-même appelait « la monotonie de l'interprétation ».

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