Dans la culture patriarcale, la peur irrationnelle de la femme reflète, du point de vue jungien, la crainte que l’ego, conscience toujours en évolution, ne soit englouti par l’unité primordiale indifférenciée, la gueule béante ou les entrailles de la nature.
La femme elle-même était inconsciemment identifiée avec tout ce qui dévore, et le péché d’Ève prouvait qu’elle n’était pas digne de confiance.
Pour les hommes qui n’ont pas confiance en leur virilité, qui n’ont jamais vécu une relation adulte, mature, encore moins une relation sexuelle avec une femme — et dont la perception intérieure de la femme reste sous-développée parce que la femme n’a jamais été reconnue pour elle-même, mais uniquement pour les services qu’elle peut rendre à l’homme —, une femme indépendante et éduquée et, à Dieu ne plaise, une femme ayant reçu l’ordination, représenterait une menace — inconsciente — de la castration et de la mort.
— Anne Baring, The Dream of the Cosmos: A Quest for the Soul (chap. 8 « Mysogyny)
Traduction : Michèle Le Clech
Les lecteurs anglophones trouveront sur le site internet d’Anne Baring d’autres textes fort intéressants ainsi que deux interviews par Andrew Harvey à propos de son dernier livre The Dream of the Cosmos: a Quest for the Soul.
La page d’Anne Baring en français
Traduction mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution – Pas de Modification
Comments 1
Oui.
Je me suis pas mal penchée sur ce sujet il y a vingt ans…
(la place de la femme dans le christianisme, l’ordination des femmes…)
et je peux te dire que c’est exactement ça…:-)