Malgré un siècle de psychothérapie, les gens sont de plus en plus irrités, et le monde va de plus en plus mal. Peut-être est-il temps d’y prêter attention. Nous continuons à situer la psyché à l’intérieur de notre corps. Tu entres en toi-même pour trouver la psyché, tu examines tes sentiments et tes rêves, ils t’appartiennent. Ou alors il s’agit de relations mutuelles, entre psychés, entre ta psyché et la mienne. Cela a été un peu étendu au systèmes familiaux, aux communautés de travail — mais la psyché, l’âme, est toujours et seulement dans et entre les gens. Nous travaillons constamment sur nos relations, nos sentiments et nos réflexions, mais regarde ce que ça nous a donné. Ce qui en résulte est un monde qui se détériore. Alors, pourquoi la psychothérapie ne s’en est-elle pas rendue compte ? Parce que la psychothérapie ne travaille que sur l’âme « intérieure ». En séparant l’âme du monde qui l’entoure et en ne reconnaissant pas que l’âme est aussi dans le monde, la psychothérapie ne peut plus accomplir sa tâche. Les immeubles sont malades, les institutions sont malades, le système bancaire est malade, les écoles, les rues — la maladie est là tout autour.
— James Hillman, Michael Ventura, 1998, Malgré un siècle de psychothérapie le monde va de plus en plus mal
Quatrième de couverture : Depuis un siècle, la psychanalyse a entrepris de soigner les « maux de l’âme ». Et pourtant, le mal-être des hommes ne cesse de croître… Le malaise du patient est à l’origine d’un malaise de civilisation. Il devient indispensable de relier les dysfonctionnements du citoyen malade aux dysfonctionnements de la société.