« Tous les éléments d’un rêve doivent être considérés comme des parties de nous-même.
Si je rêve de la Bien-aimée, elle est d’abord en moi. J’ai à accueillir cette image, cultiver cette image, à l’honorer et ensuite je verrai — et ce n’est pas toujours facile à déterminer — si je dois aller extérieurement vers elle et nouer ou intensifier une relation avec elle.
Les rêves nous livrent dans ce domaine des indications extrêmement diverses qui font qu’un amour n’est pas une union banale, vouée à la détérioration qu’entraîne fatalement l’habitude, mais une source de rectifications, de réajustements constants. C’est donc un renouvellement constant, car ma partenaire extérieure est là d’abord pour enrichir mon monde intérieur, mais elle est là aussi en tant qu’être individuel qui a ses droits, qui a son destin et que je ne peux pas envahir et accaparer.
Naturellement, l’entreprise sera plus féconde si elle-même suit ce chemin d’exploration intérieure et qu’elle peut m’apporter les songes où mon image apparaît, où tantôt elle se rapproche de moi, tantôt elle s’écarte de moi, et peut-être pas toujours en synchronisme avec mes propres réactions.
Il y a là une éducation de l’un par l’autre qui fait que la vie à deux est en même temps et d’abord un enrichissement et un affinement personnel. »
— Étienne Perrot
quimper