« J’appréhende le rêve comme s’il s’agissait d’un texte que je ne comprends pas bien, disons un texte latin, grec ou sanskrit, où certains mots me sont inconnus, ou dont le texte est fragmentaire.
Mon idée est que le rêve ne cache rien ; simplement nous ne comprenons pas son langage. »
— CG Jung, Sur les fondements de la psychologie analytique : les conférences Tavistok
« Je ne me prévaux d’aucune théorie des rêves ; j’ignore leur provenance. Je ne suis pas le moins du monde assuré que ma façon de traiter les rêves mérite le nom de méthode.
Je partage tous les préjugés contre leur interprétation, mélange d’incertitude et d’arbitraire.
Mais d’un autre côté, je sais que lorsqu’on médite un rêve assez longtemps, en allant au fond, lorsqu’on le conserve par devers soi, l’examinant de temps en temps sous ses différents aspects, il s’en dégage en général, toujours, un intérêt certain.
Ce que nous en recueillons n’est naturellement pas un résultat scientifique duquel on pourrait retirer quelque gloriole ou que l’on pourrait rationnaliser, mais c’est un avertissement d’importance pratique qui indique au patient l’orientation de son cheminement inconscient.
Que m’importe que le résultat de la méditation d’un rêve soit soutenable scientifiquement et logiquement inattaquable ! Rechercher cet achèvement logique, ne serait-ce pas poursuivre un but secondaire auto-érotique ? Je dois être pleinement satisfait que cela parle à la personne et donne de la pente au courant de la vie. Le seul critère que je doive reconnaître réside dans l’efficacité ou l’inefficacité de mes efforts. Mon violon d’Ingres scientifique, ce désir de toujours prétendre savoir pourquoi et comment quelque chose agit, doit être réservé aux heures de loisir. »
— C.G. Jung, “The Aims of Psychotherapy” (1931), in CW 16: The Practice of Psychotherapy, p. 86