Marie-Louise von Franz : le problème du mal

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PresenceJung— Marie-Louise von Franz : […] la seule chose que vous pouvez faire est de vous confronter vous-même à ce problème, là où vous êtes. Tout le reste…
Si les discours charitables et raisonnables pouvaient aider, nous serions depuis longtemps hors de danger, parce que ces discours ne manquent pas mais ils ne servent à rien.
Par conséquent, le seul endroit où vous pouvez vraiment prendre en mains le problème du mal, le saisir dans un corps à corps, c’est en vous-même. Là, vous avez l’espoir de changer quelque chose, mais l’espoir de changer le monde est une illusion puérile […]

— Susan Wagner : Il semble quasi impossible que suffisamment de monde, à notre époque, soit assez sage ou assez courageux pour aborder le problème du mal par la voie intérieure. La tentation est grande d’essayer d’être héroïque et d’agir extérieurement […]

— Marie-Louise von Franz : Vous vous heurtez rapidement à des lobbies obscurs qui bloquent tous vos efforts. Je crois qu’on devrait le dire haut et fort, on ne devrait pas être timorés, on devrait organiser des manifestations, on devrait faire face au problème mais on ne devrait pas gaspiller toute son énergie là-dedans, car c’est inutile.
On devrait exprimer son opinion, mais sans plus et, pour le reste, combattre intérieurement, car, en fin de compte, ce n’est pas nous qui trancherons : c’est l’inconscient collectif qui décidera ; en langage religieux, c’est Dieu.
Si votre travail se concentre sur votre propre problème, vous aurez peut-être en analyse un homme politique qui a de l’influence, et vous aurez alors accompli davantage que si vous étiez allés chaque jour dans la rue manifester avec une pancarte.
Mais vous ne pouvez pas inciter un homme politique influent à entreprendre une analyse, à s’intéresser soudain à la psychologie humaine. Vous pouvez seulement travailler sur vous-mêmes, entrer en contact avec l’inconscient. Vous vous dites alors : « Si Dieu veut sauver le monde, il mobilisera certaines personnes pour les informer de certaines choses. » Nous ne pouvons pas le faire.
Cela se produit toujours comme un miracle, de façon inattendue. Mais nous pouvons aller à la rencontre de ce miracle en travaillant sur nous-mêmes.

— Marie-Louise von Franz,  Barbara Hannah, Gerard Adler, Présence de Jung

Comments 2

  1. Bien d’accord.
    Le jour où l’on comprendra que se « battre contre », c’est renforcer ce contre quoi on se bat…on aura bien avancé !

    La seule attitude efficace, c’est de se battre « pour » les causes justes et importantes…et d’ignorer totalement le reste, de ne pas s’en occuper. Ce qui est « délaissé » tombe, en général, de lui-même…

    Et c’est sans doute la même chose intérieurement : développer avant tout ce qui nous semble bon…au lieu de s’acharner su nos failles et nos défauts…

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