Mohammed Taleb sur l’écopsychologie

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Foret

« […] il existe une relation intime, profonde entre, d’une part, un certain nombre de pathologies humaines, de blessures anthropologiques, et, d’autre part, l’état de santé de la planète.
Il est vrai que l’on peut aisément constater les liens entre les blessures que des hommes et des femmes portent, à la fois individuellement et collectivement, et les blessures infligées à la terre.

[…] on ne peut pas envisager un bien-être individuel ou collectif à l’ombre d’une planète malmenée.
Et la relation est dialectique : il ne peut pas y avoir de résolution de la crise écologique s’il n’y a pas une métamorphose de la psyché, de l’âme, de la conscience, de la façon dont nous envisageons notre existence, psychique et matérielle. »
 
— Mohammed Taleb, in « Oser les indisciplines de l’intuition », interview parue dans Sciences critiques

Comments 3

  1. Bien que Jung n’ait, je crois, jamais parlé directement d’écopsychologie, les citations de Mohammed Taleb données ci-dessus m’ont rappelé un passage de « Ma vie  » dans lequel Jung parle de son numéro deux, fils de l’inconscient maternel, qui vit « in modest harmony with nature ». Le grand savant psychologue, l’explorateur hardi des ‘terra incognita’ de la psyché s’autorisait à vivre pleinement son versant réceptif, son Yin, et accueillait ce qui était, se fondait dans la nature environnante :
    « A Bollingen je me trouve dans l’être qui est le plus authentiquement moi-même, dans celui qui me correspond. Ici je suis, pour ainsi dire, le fils archivieux de la « mère ». C’est ainsi que parle la sagesse de l’alchimie, car le « vieil homme », l’ « archivieux » dont j’avais déjà fait l’expérience quand j’étais enfant, c’est la personnalité numéro deux, qui a toujours vécu et qui toujours vivra. Il est en dehors du temps, fils de l’inconscient maternel. Dans mes fantaisies, « l’archivieux » prenait la figure de Philémon et à Bollingen celui-ci était vivant.
    Par moments, je suis comme répandu dans le paysage et dans les choses et je vis moi-même dans chaque arbre, dans le clapotis des vagues, dans les nuages, dans les animaux qui vont et viennent et dans les objets.
    [….] A Bollingen, je suis plongé dans le silence et l’on y vit in modest harmony with nature. Des idées émergent, qui remontent au fond des siècles et qui par conséquent anticipent un lointain avenir. Ici s’atténue le tourment de créer; ici création et jeu sont proches l’une de l’autre. »
    C.G.Jung,  » Ma vie – Souvenirs, rêves et pensées  » (chapitre : La tour), Éditions Gallimard

  2. Oui, le parallèle entre l’intérieur et l’extérieur est toujours à rappeler…

    Clarissa Pinkola Estes en parle dans son introduction à « femmes qui courent avec les loups », mon ami Acouphène aussi, qui a justement appelé son blog « Phytospiritualité » (ce qui n’est pas loin d’éco-psychologie).

    Sans doute convient-il de mener en parallèle la lutte contre la pollution extérieure et la pollution intérieure, cette dernière étant celle que l’on oublie toujours.

    Bonne journée à vous deux.

  3. À mon sens, Anne Baring résume fort bien ici la question de la coupure croissante, au fil des temps, entre l’esprit et la nature et des effets qui en ont résulté :

    «……….The insight that divinity is present in every single atom of life is precisely what has been missing in our concept of God and it is this which has led to the split between spirit and nature and, ultimately, to that between religion and science as well as to our growing capacity to inflict destruction on each other and on planetary life. »
    — Anne Baring , « The Dream of the Cosmos » (The Search for a Unified Vision: Healing the Wound in the Body of God, pages 435 – 436) – Archive Publishing

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