La lumière ne saurait danser sans l’ombre

Carnets de rêvesArticle, Citations 5 Comments

shadowUn excellent article de Jean Gagliardi dans La Voie du rêve : « Sortir de la dualité« 
En voici un extrait :

La clé qu’offre Richard Moss pour se détacher de nos croyances est d’observer comment elles nous font nous sentir dans notre corps et dans nos émotions. Des techniques psychologiques de pointe comme le Focusing vont dans le même sens qui consiste à observer l’interrelation entre le mental et le corps ; dès qu’un mot juste est posé sur une sensation, c’est comme si l’idée inconsciente qu’elle manifestait était alors libérée et l’énergie bouge, la sensation change. Qu’il s’agisse d’observer comment la croyance génère un senti ou comment le senti recèle une image ou une histoire, l’objectif est de développer une présence attentive à ce qui se passe en nous dans le présent, car le senti est toujours dans le présent, nulle part ailleurs.

Nous sommes alors le témoin de l’union du mental actif et masculin avec le senti réceptif et féminin. L’enfant est de conscience pure qui englobe les deux et leur mouvement. Dans le travail du Mandala de l’Être de Richard Moss, on examine ainsi chaque croyance en prenant le temps de ressentir aussi profondément que possible ce qu’elle nous fait ressentir. Pour cela, nous regardons en particulier ce qui nous fait penser que cette croyance est vraie, et comment nous nous sentons avec cette croyance.
Elle ne m’aime pas, la preuve c’est la façon dont elle me traite, comment elle m’a parlé l’autre soir… Quand je pense cela, je me sens misérable, la gorge serrée et le souffle court. J’ai envie de pleurer, et par moment les poings qui se serrent…
Puis on examine son contraire, comment nous nous sentons avec l’opposé de la croyance. Pour cela, on examine aussi les preuves – c’est un jeu très amusant que de partir à la recherche d’indices qui vont dans le sens contraire de notre perception. On peut aussi travailler avec l’interrogation : comment je me sens sans cette croyance ?
Elle m’aime. Il n’y a qu’à voir comment elle me regardait l’autre jour, et puis elle ne mettrait pas autant de passion dans nos disputes si elle ne m’aimait pas… ah, comme cette pensée me détend… Je retrouve un souffle ample, j’ai un sourire qui vient du fond du cœur et de l’énergie dans les jambes.
Pour poursuivre l’exercice en ancrant le tétralemme dans le corps, on peut alors prendre chaque croyance dans une main et les soupeser avec un peu d’imagination, prendre le temps d’en ressentir une, puis l’autre, puis les deux ensemble. Qu’est-ce que cela fait d’être l’espace mental qui contient ces deux croyances ?

Cela n’a l’air de rien, mais ce genre d’exercice modifie le câblage neuronal qui nous fait prendre une croyance ou l’autre pour une vérité évidente. Puis on peut rapprocher les deux mains tout doucement jusqu’à les réunir devant le centre de la poitrine, les mains jointes en namasté , ou sur le cœur. À ce point, nous avons commencé à dissoudre la dualité pour l’amener à un point d’unité paradoxale et réaliser ainsi la troisième position du tétralemme. Alors, après avoir pris le temps de bien ressentir ce que cela fait en dedans de réunir les deux pôles, on peut enfin imaginer libérer ces croyances comme on laisse s’envoler des oiseaux, en écartant les mains et en les ouvrant vers le ciel. C’est une façon de dire à notre subconscient que nous sommes libres des formes mentales dans lesquelles nous étions tentés d’enfermer la réalité, et que nous les laissons aller librement. Alors, dans l’espace ainsi ouvert, il est possible d’entendre le silence en dedans, de goûter la paix hors du mental.


Avec l’aimable autorisation de Jean Gagliardi
L’article dans son entier peut être lu sur le blog de l’auteur, La Voie des rêves

Comments 5

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  1. j’ai tellement aimé, que j’ai failli cliquer deux fois sur « j’aime » , mais alors j’aurais dé-aimé. Ce que je ressens et le contraire de ce que je ressens à la fois, Tu aurais pensé « elle n’aime pas du tout, la preuve, elle a bien réfléchi et c’est ce qu’elle a finalement décidé » et puis ensuite : « au final elle n’aime pas, mais elle aime un peu quand même, la preuve, c’est ce qui lui est venu spontanément ».
    Et tu aurais eu tort les deux fois. On est toujours très doué pour lire les signes de travers, hein ?

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