Sylvie Verchère Merle, La femme dans la société celte

Carnets de rêvesEdition 8 Comments

La Femme dans la société celteBoan
Boand est l’éponyme de la Boyne et mère du dieu Mac Oc ou Oengus, fruit de son adultère avec le Dagda. La légende raconte qu’après sa relation elle alla à la source magique de la Segais pour se purifier. Mais l’eau de cette source brûlait comme le feu et nul ne pouvait s’en approcher sans l’accord de son propriétaire, Nechtan. Boand fait le tour de la source dans le sens contraire de la marche du soleil. L’eau jaillit et lui ôte un œil, un bras et une jambe. Elle s’enfuit et, poursuivie par l’eau, provoque par sa course jusqu’à la mer le jaillissement de la Boyne.

Bien entendu, vous n’allez pas attendre de ma part une analyse d’adultère, de culpabilité et de punition, non, je tente de remonter aux sources, là où le jugement de dieu ne se porte pas sur des raisons morales, où le système de l’ordre des choses ne passe pas par la punition. Le châtiment ne fait pas partie de la pensée celtique qui cherche un équilibre et non la victoire de l’un contre l’autre.
[…] Sur un plan analytique, nous pouvons dire que si Boan conçoit le fils avec le frère de son mari, ce n’est pas parce qu’elle est malsaine ou « putain », mais parce que la conscience que représente le roi en place n’est ni apte, ni éveillée. Par conséquent, son frère (de même nature divine) représente la tentative de la souveraineté de s’accoupler avec celui qui est le Dagda, la conscience « père ».
Le Dagda, ne l’oublions pas, est « le » Père ; c’est donc avec ce principe fondamental que le fruit doit être conçu. Il ne s’agit pas d’un adultère mais du bon choix des fonctions. La reine doit savoir éveiller la fonction paternelle, et c’est bien ce que fait Boan en s’accouplant avec le « frère ». Elle éveille la part paternelle du roi.
Une fois l’enfant né, le voyage à la source génère bien des échos et des images. Elles parlent d’elles-mêmes. […]


Quatrième de couverture
La femme n’a pas toujours et partout été considérée comme un sous-homme, mineure et aliénable. Elle n’a pas toujours eu à s’exprimer faible, soumise et dépendante. Elle n’a pas toujours été le seul reflet changeant de la lune. A l’heure du XXIe siècle où se posent tant de questions sur le genre et la nature du féminin, une étude sur la condition de la femme dans la société celtique traditionnelle et une compréhension nouvelle de son profil psychique à travers la lecture des mythes peut nous révéler bien des surprises.
Que le féminin puisse réellement rimer avec égalité aux yeux d’une société. Qu’il puisse avoir des particularités aussi lumineuses que sombres, aussi fortes que mystérieuses, c’est l’étude que nous propose cet essai pluridisciplinaire. De nombreuses références étayent l’ouvrage, tant sur le parcours historique et mythologique que psychanalytique (B. Grould, I. Gratacos, A. Audibert, C. Guyonvarc’h et F. Leroux, R. Pernoud, N. Cohn, J. P. Roux, G. Duby, M. L. Von Franz, C. G. Jung, E. Parmentier, C. Pinkola Estès, Y. Verdier, V. Kutra, etc.). Il s’agit de découvrir que dans notre héritage archaïque se trouve l’exemple d’une réalité féminine nous permettant d’oser un autre regard, une autre réflexion, sur le féminin contemporain.

Comments 8

  1. « La reine doit savoir éveiller la fonction paternelle, et c’est bien ce que fait Boan en s’accouplant avec le « frère ». Elle éveille la part paternelle du roi. »

    En ces temps de vacances et peut-être d’insouciance, j’ai envie de dire : Fais comme Boan, aide-toi, et le celte t’aidera… 🙂

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  2. Merci pour ce titre…et pour l’article, Michèle.
    La culture celte, dans laquelle on reconnaît la place spirituelle de la femme (druidesses), m’intéresse beaucoup…et on a du mal à trouver de bons livres sur le sujet.

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