Rentrer chez soi

artist: Anik Dubaere

L’été touchait à sa fin, le travail intérieur avait bien avancé et il ne restait plus que de menus travaux de réparation à effectuer. Un flot incessant de rêves avait emporté les anciennes habitudes, si destructrices, comme à l’assaut d’une forteresse qui semblait auparavant imprenable.

Il n’est toutefois pas possible de faire table rase du passé, et c’est parfois à l’automne de sa vie qu’un homme devra faire face à certaines choses fort difficiles — comme prendre par exemple conscience qu’il a un jour vendu son âme.
Il faut du courage pour constater les dégâts.
Il en faut tout autant pour mener l’enquête, retrouver les traces, racheter ce qui peut l’être encore.
Mais pour qui ne craint pas d’avancer, l’âme est au rendez-vous. Toutes ces années la trouveront sans doute un peu perdue, comme hébétée et sous le choc, mais cette image même fait naître la compassion et l’envie de se venir en aide.
Les comportements destructeurs ne s’opposent plus au masculin éternel, ce masculin capable d’accueillir et d’honorer les énergies féminines.
Alors, doucement, l’âme s’en va retrouver sa demeure ; ce qui auparavant l’isolait de la réalité lui sert à présent de protection.
— Rentrer chez soi, n’est-ce pas le souhait que tout blessé porte en lui après une longue période de souffrance ?