CG Jung : à propos du Soi

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« Les gens ont une véritable peur d’eux-mêmes, ils ne veulent rien savoir de l’inconscient parce qu’ils craignent que ne survienne quelque chose qu’on ne peut pas contrôler, que, effectivement, on peut très mal contrôler, ou dont on a grand peine à se faire ne serait-ce qu’une idée. Il nous donne un travail inouï, et l’on se demande alors tout naturellement : « Mais comment cette chose est-elle donc faite ? » Et l’on se met naturellement à penser, comme si l’on pensait à un être humain, et on se demande :  » Comment est-il donc ? Quelles qualités possède-t-il donc, c’est-à-dire quelles sont ses valeurs. »
Ces mêmes questions, on se les pose à propos du Soi. On découvre alors qu’il tend loin vers le haut comme vers le bas — et cela va nous inquiéter encore davantage, car, à travers le Soi, ce n’est pas que le bien qui se révèle en nous, mais également le mal. Si c’était un être humain, on dirait : « Oui, il n’arrête pas de se contredire, il est complètement confus ! »
(…)
Les cultures asiatiques par contre peuvent réaliser cela, elles peuvent réaliser que les dieux se montrent sous une face bienveillante et une face malveillante. Ainsi par exemple, quand la gracieuse Kuan-Yin tend aux esprits mauvais des enfers leur nourriture quotidienne, elle revêt la forme d’un esprit mauvais parce qu’elle est tellement bonne qu’elle ne souhaite pas effrayer les esprits mauvais. Imaginez la Vierge Marie en enfer, en train de nourrir les esprits mauvais, vêtue de fourrure, queue y compris. [Rires] Oui, comme ça, n’est-ce pas. »

C.G. Jung, Entretiens, p. 197

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