La p’tite Lili

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Lili est une p’tite fille perdue
Chaque nuit elle trimballe sa peine.
Dans les rues, c’est avec la peur, qu’elle traîne.
Sa seule amie, la seule qu’elle ait connue.

Elle la pousse à faire des choses
Elle lui dit allez, vas y, ose !
Avance dans le noir, tu ne crains rien !
Prends cette lame, tu ne vaux rien !

Sur les murs elle hurle en braille
Dites-moi qui je suis, ou bien  j’me taille !
Pas d’veine, moi j’aurais pu te l’dire
Comme un con, avant de partir

Les gens s’écartent quand elle marche le soir
Elle est si étrange, si pâle, si triste
Elle noie de ses larmes le rebords des trottoirs
Cherche dans ses peintures des réponses sûres et réalistes

Gratte le sol de ses ongles brisés
Remue ciel et terre pour trouver une faille
une clé, une ancre, une lumière..
Prie sur ses genoux en sang que quelqu’un lui réponde.

Sur les murs elle hurle en braille
Dites-moi qui je suis, ou bien  j’me taille !
Pas d’veine, moi j’aurais pu te l’dire
Comme un con, avant de partir

Lili est une p’tite fille perdue
Une nuit Je l’ai trouvée
Une lame rouge sur l’trottoir détrempé
Une faille sur son p’tit cœur blessé

Sur le mur d’à coté,
A la craie, elle avait dessiné
Une étoile, une lumière
Une esquisse de prière.

Sur les murs elle hurlait en braille
Dites moi qui je suis, ou bien  j’me taille !
Pas d’veine, moi j’aurais pu te le dire
Comme un con, avant de partir

J’aurais du t’apprendre à lire dans tes peintures
Alors t’aurais trouvé, alors tu aurais su
T’étais ma Lili,  t’étais ma p’tite fille,
Et comme un con, moi j’ t’ai perdue.

© Nelly Delambily

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