Le couple de statues

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StatuesPasser la grille, emprunter le chemin qui mène au château de l’âme, c’est aller vers une rencontre…  recevoir une invitation à descendre dans profondeur.
Si cela paraît souvent inquiétant, c’est parce que c’est l’inconnu — l’inconscient dirait-on aujourd’hui ; mais cela paraît également inquiétant parfois parce que nous ne savons que trop bien ce qui nous attend en bas et que nous craignons de ne pas pouvoir remonter.
Parce que les choses du passé sont parfois si dures, parce que la souffrance a été si intense et que la blessure se rouvre si aisément malgré les années, nous hésitons à emprunter le chemin qui nous obligerait à revivre le cauchemar les yeux ouverts.
On soupèse la difficulté, on s’interroge. Mais la réponse est là, le cœur sait, qui affirme que tout ça vaut la peine.
Ce chemin est antique. C’est le chemin immémorial de l’âme. Rêve après rêve, prise de conscience après prise de conscience, nous passons par autant d’étapes qui formeront finalement l’escalier qui permettra de descendre et de faire face au passé et à la blessure, aussi profonde soit-elle.

La vie parfois bascule…
Et partiellement s’arrête… comme si toute une partie de nous n’avait soudainement plus le droit d’être, de tout simplement être… comme si un trou noir engloutissait les mille et une étoiles, les mille et un petits bonheurs, les mille et une petites choses de la vie.
Et voilà qu’on enfile soudain un manteau qui n’est pas le nôtre, fait d’un patchwork de responsabilités qui ne sont pas les nôtres.
Un futur se dessine qui ne nous ressemble pas.
Tout tournera autour de cet instant.
Tout ramènera à cet instant.
Année après année, opportunité après opportunité, jugement après jugement, on fera ce qui nous semble le moins risqué : éviter de faire ce qui nous plaît. Ne pas vivre heureux et, surtout, vivre caché.
La joie n’aura plus sa place, le bonheur ne prendra pas racine.
La vie, la nôtre, ne sera pas vécue.

Mais aujourd’hui, avec ce que l’on sait, referait-on le même choix ? Enfilerions-nous un tel manteau ? Sans doute que non… Sans doute ?
Non. Finalement non, on ne l’enfilerait pas. On attendrait. On interrogerait — peut-être seulement du regard, mais on interrogerait.
— Et on attendrait la réponse qu’il ne nous appartenait pas de donner.

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