Jean Shinoda Bolen : Artémis et activisme au féminin

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Jean Shinoda BolenJean Shinoda Bolen est auteure, analyste jungienne, activiste, respectée dans le monde entier pour ses précieuses collaborations dans les domaines de la psychiatrie, de la santé, de la neurologie, de la paix et du Women’s Movement (Mouvement des femmes). Ouvrant la voie, captivante, elle s’est tout récemment exprimée devant dans une assemblée d’étudiants — principalement composée de femmes et d’enseignants — au Schine Auditorium, Sacred Heart University.

Après le déjeuner, Jean Shinoda Bolen a orienté son discours sur la « farouche détermination des militants et de l’archétype d’Artémis » deux sujets qui lui tiennent à cœur en tant qu’ancien membre du Ms. Foundation for Women, principal défenseur de la United Nations Fifth World Conference on Women (cinquième conférence mondiale sur les femme aux Nations Unies), auteure de 13 livres traduits dans plus de 80 langues (dont Artemis: The Indomitable Spirit in Everywoman) et sa participation à trois documentaires : un film contre la prolifération du nucléaire, récompensé par un Academy Award : Women—For America, For the World ; Goddess Remembered pour le Canadian Film Board’s (Office national du film du Canada) Remembered ; et le film Femme. Women healing the World.

Introduite par Mary Lou DeRosa, vice-recteur des programmes universitaires à SHU, et profitant ce week-end-là d’une pause dans ses interventions à la Commission sur la condition féminine à l’ONU du 9 au 20 mars, Jean Shinoda Bolen, a commencé son exposé en évoquant le processus d’écriture et l’inspiration. « J’écris un livre quand je suis enceinte de lui. Il me vient une idée, l’énergie me vient et je commence le travail de recherche. » L’archétype d’Artémis a été libéré par le Women’s Movement.

Pour Jean Shinoda Bolen, Artémis — la déesse grecque de la chasse et de la Lune, dont le royaume est le désert et le symbole la Mère Ourse —, est l’archétype des femmes qui ont un sens inné de la justice sociale, le désir de l’égalité avec les hommes et la fraternité avec les femmes. Sauvage et indompté, cet archétype permet aux femmes de se concentrer sur des objectifs qu’elles ont elles-mêmes choisis, mais aussi de protéger leurs filles et l’environnement et d’avoir un lien spirituel avec la nature. Jean Shinoda Bolen a cité quelques exemples de femmes qui reflètent Artemis : Malala Yousafzai, lauréat du prix Nobel de la Paix; Katniss, l’héroïne du film The Hunger Games (La Révolte) et Jo dans le roman Little Women (Les Quatre filles du docteur March) ; Gloria Steinem ; Angelina Jolie en tant qu’émissaire spéciale de l’UNICEF ; et Wangari Matthai, lauréate du prix Nobel qui a inspiré The Green Belt Movement en Afrique (La Grande muraille verte).

En tant qu’analyste jungienne, Mme Bolen a précisé qu’elle s’est inspirée des travaux de Carl Gustav Jung (1875-1961), un psychiatre et psychothérapeute suisse, initiateur de la psychologie analytique. « Pour Jung, il existe en nous des modèles de comportement très profondément ancrés qui nous influencent. Les gens ont des capacités et des compétences différentes et, chez certains, cela se révèlent de très bonne heure. Nous nous tournons souvent vers une figure comme Artemis parce que nous voyons que ce mode de comportement est aussi en nous. »

Elle poursuit : « Je vois Artemis comme le symbole du Women’s Movement, une sorte de mère ourse — et l’on ne s’interpose pas entre une mère ourse et ses oursons ! Je me réjouis de constater que l’archétype d’Artemis se répand dans notre culture, incarné par des héroïnes qui ont confiance en elles. Il existe aujourd’hui pour les femmes une réelle possibilité d’incarner l’archétype Artemis ; ce qui ne l’était pas auparavant. »

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  1. « et l’on ne s’interpose pas entre une mère ourse et ses oursons ! »

    Une mère ourse activiste, en somme… souhaitons qu’elle reste très vigilante quant à la nature des oursons qu’elle soigne et défend : un ourson parasite peut si facilement se glisser et se cacher parmi les autres. Activisme ou autre « …isme », avec les « …ismes » – de tout poil – mieux vaut rester prudent.
    Hum… il me semble entendre s’élever quelques grognements agacés (ou plus qu’agacés…) depuis le fond de quelques tanières… 🙂

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      Oui Amezeg, avec les « ismes » mieux vaut rester prudent. Je suis tout à fait d’accord. J’ai hésité à traduire de cette façon… En prenant la définition, je me dis qu’il y a bien des choses à faire.

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