Marion Woodman, La Vierge enceinte

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La Vierge enceinteJe regarde les rêves de femmes tyrannisées par des violeurs, des voleurs et des dictateurs, et je regarde les rêves d’hommes menacés par des requins, des chats sauvages, des sorcières. Je vois les images que chaque sexe projette sur l’autre et je me demande comment on arrive à coexister sur la même planète, voire dans la même maison ou dans le même lit. Ce qui se passe à l’intérieur se manifeste à l’extérieur ou, comme le dit Jung : « Quand une situation intérieure n’est pas amenée sur le plan du conscient, elle se produit à l’extérieur sous forme d’un destin. »
Tant que nous demeurons inconscients, nos sentiments ambivalents composent les images de nos rêves. Une femme croyant aimer son mari rêve qu’elle lui sert un magnifique plat de crevettes empoisonnées. Un homme qui adore sa femme rêve qu’il lui transperce le cœur avec un pieu. Tant qu’on ne fera pas passer la guerre intérieure sur le plan du conscient, le monde extérieur demeurera le champ de bataille des sexes, aussi serein puisse-t-il nous sembler par moment.
C’est l’amour avec lequel on brandit l’épée affûtée de la discrimination qui fait la différence entre l’union et la séparation. Si l’on s’attache à réunir les opposés, l’accent est mis sur maintenant ; la frontière qui sépare le masculin et le féminin s’estompe amoureusement puisque les parties sont subordonnées au tout.

— Marion Woodman, La Vierge enceinte, un processus de transformation psychologique

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